les iles Scillys par l'arrière
Au petit matin, nous prenons la mer et arriverons en fin d'après midi au large du cap Lizard. La traversée a été calme, avec encore une fois, trop peu de vent pour se passer de l'aide du moteur. Nous en profitons pour faire une fournée de pain , et l'odeur de la cuisson envahie délicieusement l'air ambiant.
C'est la première croisière où nous nous lançons dans la fabrication du pain . Nous sommes très content de cet essai qui rajoute à notre autonomie et nous régale tous les deux ou trois jours. C'est tellement savoureux que cela augmente notre consommation habituelle, mais nos réserves de farine nous le permettent bien.
Nous avions fais l’acquisition l'an dernier au salon nautique d'un livre de recette (après en avoir feuilleté bien d'autres) dont nous sommes très content et nous y avons trouvé la recette du pain à bord et toutes sortes d'autres idées d'utilisation des restes et de gestion des vivres.
Nous passons en milieu de journée juste au pied de Wolf Rock, entre les Scillys et land's end. La mer est toujours aussi calme et nous croisons quelques cargos qui font route vers la côte.
Chacun est tranquille et nous sentons la joie de retrouver "notre Cornouaille" s'intensifier. La côte se dessine à nouveau clairement et nous reconnaissons la baie de Penzance avec ses petits ports et nous nous rapprochons du cap Lizard , cap le plus au sud de l’Angleterre.
Au large du Lizard, nous traversons une zone de turbulences. Nous sommes dans le raz. La sensation devient soudain très désagréable. Le mouvement du bateau chaotique. Pourtant, nous avons bien prit soin de ne pas passer trop près du cap. Nous sommes à peu près à trois miles du rivage, mais ça ne suffit pas à éviter l’inconfort. Cela donne une idée de ce que cela peut être en cas de mer réellement agitée et pourquoi il y a tant de nauvrage, tristement célèbres dans le secteur. C'est d'ailleurs un bon spot avec de nombreuses d'épaves à explorer pour les plongeurs.
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Nous sommes un peu barbouillés, et Anatole est contraint, bien malgré lui, de nourrir les poissons.
Bon ça ne dure pas, en une demie heure, la mer redevient tout aussi calme qu'elle ne l’était quelques miles auparavant. Nous sommes surpris de voir évoluer autour de nous un grand zodiac, qui fait des bonds spectaculaires sur les crêtes blanches. Nous ne comprenons pas ce qu'il fait là. Nous hésitons entre l'inconscience et le besoin de sensations fortes. La station de sauvetage n'est qu'à une encablure, mais il ne semble pas du tout en difficulté. Difficile à saisir ...
Dès que les éléments s’apaisent, Anatole retrouve ses esprits et met une ligne de traine à l'eau. Nous sommes devant la bouées des "Manacles" où Grandaddy et Médéric partaient pour une journée de pêche miraculeuse et revenaient avec des seaux débordant de maquereaux dont Grandma ne savait que faire. Rillettes, conserves, congélateurs garnis, repas cuisinés d'avance et distribution aux voisins et amis, ne venaient pas toujours à bout de l'abondance rapportée.
Attention, sous cette zone qui redevient très calme se cache, à fleur d'eau, un groupe de rochers redoutables, qu'on évite par l'est.
les rochers à marée basse |
Et après un diner rapide en mer, nous arrivons enfin devant la rivière de Helford. C'est dans la petite crique de Gillan, juste à l'embouchure que nous y passerons notre première nuit.
L’abri est paisible.
Nous remontons au fond de la crique et mouillons pour nous poser sur fond de vase et sable. Nous pourrions remonter bien plus haut dans la crique, mais comme nous voulons partir le lendemain matin avec la marée montante, nous restons là pour limiter notre temps d'échouage.
Nous chuchotons entre nous pour ne pas rompre cette sérénité.
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