Comme à chaque fois, à peine à bord nous voilà dépaysés et coupés du rythme et de l'effervescence quotidienne.
L'installation est rapide, chacun trouve ses marques, Anatole investi le lit breton à l'avant et les coffres sont réapprovisionnés pour la croisière. Aucun soucis à l'horizon, la nuit tombe et nous enveloppe paisiblement au mouillage de Saint Sanson. Après une première nuit à bord entourés du clapotis de l'eau sur la coque, un grand nettoyage intérieur terminé et les dernières courses du continent organisées, nous voilà presque prêts à larguer les amarres pour la remontée de la Rance .
Nous accueillons à bord Vincent et Eve qui nous ont contacté il y a quelques temps déjà pour découvrir "in situ" notre bateau. Ils ont eux aussi le projet d' acquérir un Biloup 89 et nous nous réjouissons de partager cette journée avec eux. C'est donc à 5 que nous passons notre écluse familière, puis nous engageons dans les méandres de la ria et attendons un petit peu d'air que nous trouverons devant Saint Sulliac pour hisser les voiles. Vincent est agréablement surpris des sensations.
Malgré le petit temps, le bateau se comporte bien, et c'est à la voile que nous arrivons devant le ponton de l’hôtel/restaurant "jersey Lilie". Nos invités locaux semblent familiers des lieux, et nous passons un agréable moment autour d'un verre avant de poursuivre notre navigation. Nous espérons leur avoir fait partager notre enthousiasme pour notre embarcation, tout en restant le plus objectif possible. Ils auront pu apprécier les aménagements et l'espace intérieur où il fait bon vivre, ainsi que la sensation de sécurité en mer et dans le cockpit. Même si limitée, ils auront pu sentir les réactions du bateau sur l'eau, observer le gréement et la simplicité des manœuvres de pont. Nous leur souhaitons de pouvoir concrétiser leur projet et leur donnons rendez vous sur l'eau prochainement.
Quand à nous, mouillage dans l'anse du Mont Marin , dernières prévisions météo et départ le lendemain en milieu de journée.
Le vent est à l'image de ce qu'on nous annonçait: faible N/W!!!! Alors???? on fait quoi???? On passe par où????Option retenue: un premier bord plein nord qui nous emmène au sud des Minquiers. Puis on hésite à couper, la marée est descendante, le vent faiblit, ce qui réduit la manœuvrabilité de l'embarcation. Donc : "parés à virer? " pour un grand bord plein ouest jusqu'au large des Roches Douvres. Puis à la nuit tombée, un bord plein nord pour parer tous les dangers et au large de Guernesey, nous mettons à nouveau cap plein ouest. Le vent adonne gentillement au nord et nous lofons au fur et à mesure de la traversée de la manche pour arriver après deux nuits en mer et 36h de navigation tranquille, en vue de la Cornouaille. Le passage des rails s'est fait sans encombre et sans frayeurs . Le premier rail montant lorsque nous serons au large de Roscoff, puis le rail descendant au petit matin. les rails du coté Britanique sont plus étroits et proches des côtes. Les distances concordent avec les prévisions des cartes. La mer est d'huile et leur masse impressionnante est visible au loin. Nous croisons leur route rapidement, en essayant de les laisser passer par l'arrière de notre bateau pour plus de sécurité. Le cap des cargos croisés était clair et nous avons utilisé l'A.I.S. occasionnellement en cas de doute.
Nous avons été suivis par de magnifiques fous de bassan , joué à cache cache avec des dauphins, échangés les gestes de rigueur avec les quelques plaisanciers sur notre route et Anatole a pu profiter des ces temps calme pour s'amariner et rentrer dans le rythme de la croisière.
Nos jeunes (et pas seulement eux...) sont tellement habitués à être en activité continuelle, qu'un tel décalage réveille rapidement le sentiment inconfortable, et pour certains angoissant ,du vide, de l'attente, du rien, qui laissera ensuite la place à l'écoute intérieure, tellement nécessaire et source de vie, lorsqu' apprivoisée.
C'est donc au petit matin que nous approchons au pied des falaises du Cap Lizard, et décidons de faire une petite escale à Newlyn.
C'est étonnant et excitant d'arriver là ,à la voile et de se dire "j'arrive chez moi" . Pour ceux qui le découvrent, c'est en effet à quelques encablures d'ici , au bord de la rivière de Helford, qu'une partie de la branche familiale britannique de Claire, a élu domicile, à Goongillings. C'est dans le même esprit de partage que la maison familiale est régulièrement occupée et louée par des vacanciers invités à découvrir ces lieux magiques. Marins dans l'âme, chacun profite là, à ses heures, des joies de la mer et du charme de la campagne anglaise. On imagine aisément la sensation des marins au long court, des grands explorateurs qui arrivent au retour d'un long voyage et pour un peu on se prendrait pour un de ces pirates qui ont fait tant parler d'eux dans la région, et inspiré de nombreux romanciers. La magie du voyage opère... et nous transporte dans des aventures imaginaires.
Mais la réalité c'est que:
Le vent est à nouveau N/W, nous longeons donc la côte Est de la baie de Penzance et passons devant le petit port de Mullion . Parmi ses rêves, il y a pour Claire, celui d'entrer et mouiller dans ce petit havre magique, mais la perspective d'un bon repos, fait que nous nous contentons de passer au plus près de l'entrée. Puis nous passons devant notre plage préférée lorsque nous sommes là en vacances: Gunwalloe, puis Porthleven et finalement nous nous résoudrons à aller bout au vent et affaler la grand voile pour arriver au moteur seul devant Newlyn.
Mais la réalité c'est que:
Le vent est à nouveau N/W, nous longeons donc la côte Est de la baie de Penzance et passons devant le petit port de Mullion . Parmi ses rêves, il y a pour Claire, celui d'entrer et mouiller dans ce petit havre magique, mais la perspective d'un bon repos, fait que nous nous contentons de passer au plus près de l'entrée. Puis nous passons devant notre plage préférée lorsque nous sommes là en vacances: Gunwalloe, puis Porthleven et finalement nous nous résoudrons à aller bout au vent et affaler la grand voile pour arriver au moteur seul devant Newlyn.
Un dernier coups d’œil devant St Michael's Mount avant d'arriver devant l'entrée du port de Newlyn.
Les informations dont nous disposons font que nous entrons "discrètement " dans ce port de pêche dont la réputation est qu'il ne fait guère bon accueil aux plaisanciers, mais nous devons à tout prix faire le plein de carburant car la traversée s'est faite sous voile, au près serré, à bonne allure, mais grâce au soutien régulier du moteur , à faible régime, qui nous a permis de maintenir la propulsion et le cap.
Nous attirons courtoisement l'attention d'un marin pêcheur aux allures de viking. L'approvisionnement à quai est réservé aux professionnels. Mais nous pouvons , si nous "bidonon", faire le plein auprès d'un mécanicien naval qui a "pignon sur quay" à défaut de "rue". Mais il faut faire vite, en Angleterre, les entreprises ferment à l'heure du thé.
Nous voilà donc accostés au milieu des pécheurs, au fond du port, à faire quelques A/R chargés du précieux bidon et vers 16h00, mission accomplie.
Sur l'image, la flèche orange indique où nous nous sommes amarrés pour faire le plein, et la flèche jaune, un ponton accessible aux plaisanciers où nous pouvons rester pour une courte escale. l'accueil a été dans les deux cas très courtois.
Quelques denrées fraiches bien locales agrémenterons notre menu du soir. Youpi!!! Nous sommes bien en Angleterre: scones, pasties, crisps, baked beans and bacon and other treats are welcome on board.
Après un repos salutaire, et "a nice cup of tea", nous reprendrons la mer dans la soirée pour une dernière traversée de nuit pour arriver au petit matin aux iles Scillys.
Pas de problème pour la traversée des rails. Les bateaux vont dans tous les sens, mais la visibilité est bonne et la mer calme. Notre marin junior est toujours une aide précieuse et comme prévu, nous arrivons au lever du jour devant l'ile de Saint Mary. Toute la fin de la nuit, nous aurons vu de loin un double feu rouge vertical. Ce n'est qu'au petit matin que nous comprendrons que ce que nous avions prit pour un feu de navigation était le pylône radio de l'ile. C'est un très bon amer de nuit au large.
Nous arrivons de l'Est. L'arrivée est simple et balisée. Le courant nous semble très limité, à nous qui sommes habitués des raz et tourbillons de Bretagne nord.
Il est 7hoo du matin et nous mouillons dans l'anse de Porth Cressa où nous nous offrons le luxe d'une belle grasse matinée. Vers 12h00, nous nous réveillons sous un soleil radieux. Tout est calme et Anatole déclare que cet endroit est PARADISIAQUE. L'eau est translucide et les fonds remplis de poissons et d'algues de toutes formes et couleurs.
Nous voila prêts à explorer et profiter pleinement de ce merveilleux archipel.
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