lundi 16 août 2010

trois matelots aux Chausey

Au petit matin, réveil humide et venteux, n'aurons pas le dessus sur le moral de nos moussaillons.
Nous partons donc , vaillant, vers la large, après avoir passé le barrage de la Rance sans stress, et sommes même complimentés pour notre courtoisie par l'éclusier.
En cette période estivale, nous l'avons déjà souligné et expérimenté, les plaisanciers ne se montrent pas toujours "plaisants" et jouent des pare-battages, ou s'imposent par la rutilance de leurs bastingages, pour se faire une place dans le sas.
Le vent est au rendez-vous, et nous accompagnera toute la semaine, entre force 3 et 5 tous les jours, dominante Ouest, et le ciel se libère de son voile gris . La traversée pour rejoindre les iles Chausey est rapide, et permet à Gaétan de se familiariser avec la vie en mer. Une fois les manœuvres et réglages de voiles ajustés, il ne nous reste plus qu'à nous laisser aller au rythme du vent et des vagues.


Abrités du vent par la nouvelle capote, tout en profitant de la vue, nous apprécions ce confort auquel nous n'avions pas encore gouté. Lorsque sa hauteur gênera la visibilité dans les manœuvres, nous prendrons, après quelques jours de tâtonnement, l'habitude de la baisser quelques minutes avant de la remettre en place.



Nous ne pouvons pas pêcher car le bateau file à 5 nœuds , chacun s'occupe , dors, se met à penser, rêver.

Ces temps de navigation en traversées sont parfois difficile à vivre pour les enfants qui ne sont pas habitués à ce retrouver face à eux mêmes ou en huis-clos avec d'autres, et trouvent la situation inconfortable. Nous (les adultes/parents) ne pallions pas systématiquement à ce vide, et les invitons à explorer en eux-mêmes leurs richesses enfouies et/ou cachées. Ils ne le comprennent pas forcement de suite, disant qu'ils s'ennuient, que c'est long, s'endormant....mais sur le long terme, nous évaluons l'intérêt de la démarche. C'est dans le "rien" de ces moments là que les discussions arrivent, que l'imagination redevient fertile, que les rêves émergent pour permettre à chacun de pouvoir dire:" voilà qui je suis, ce que je veux, comment je me sens... j'existe, moi parmi les autres".

Pour autant, l'équipage n'est pas délaissé ni livré à lui même!


Quoi de mieux , en plein mois de juillet, qu'une bonne soupe chaude et des sandwichs garnis pour revigorer un matelot encore mal amariné dont l'estomac chavire . Étonnés mais ravis , ils savourent ce réconfort.


à l'arrivée, c'est la cabine et le carré qui ont l'air d'avoir chaviré aussi!
Un petit rangement et un bon bain auront raison de tous les inconforts.



Le lendemain, excursion sur l'ile



Après une bonne nuit , nous décidons d'aller à terre en fin de matinée. Nous sommes attirés par la perspective d'explorer l'archipel, visite proposée par un guide de la baie du Mont saint Michel, qui nous conduira à marée basse dans des recoins où nous n'aurions pas osé nous aventurer seuls.
L'excursion est riche en commentaires et explications variées sur la vie des marins , carriers, habitants du littoral , l'origine géologique et l'histoire de la baie du Mont et de l'archipel, les invasions et constructions qui ont été érigées pour se défendre des agression Anglo-Saxones et la vie qui en a découlé. Nous avons eu aussi des explications sur les marées, les courants, la nature environnante et comment l'écosystème s'implante et trouve son équilibre. Pourquoi et où trouve-t-on des coques, palourdes, praires, et autres coquillages tant convoités que les habitués viennent pêcher aux grandes marées, en plus du fameux "bouquet".


DANS LES PAS DU GUIDE OLIVIER RIBEYROLLES
1, rue de la Forge – 50530 DRAGEY-RONTHONTél. 02 33 58 44 82 – 06 82 67 87 19
www.lespasduguide.com
contact@lespasduguide.com

Attesté « Guide de la baie » par le Conseil Général et l’Etat, Olivier Ribeyrolles, Guide géographe dans la baie du Mont-Saint-Michel et à Chausey depuis 14 ans, vous invite à découvrir à pied ces deux mondes.
Il vous fait découvrir la baie à travers les dunes, les pré-salés, le rocher de Tombelaine et le Couesnon. Une belle leçon de nature et d'écologie. Selon les saisons et les marées, les départs se font du mont Saint-Michel, du Bec d'Andaine ou du petit village de Saint-Léonard, de jour et même de nuit. Rendez-vous aussi sur la Grande Ile des Chauseys pour une découverte de l'archipel.
Vous pouvez compter sur Olivier pour s’écarter du flux de touristes.



On remarque sur la photo des garçons, l'étendue à perte de vue de sable et rochers visibles à marée basse, recouverts d'eau à marée haute, et au travers desquels nous pensons naviguer le lendemain pour un possible départ vers Jersey. Marins peu sûrs ou mal équipés: s'abstenir!
On "s'étonne" moins alors de découvrir sur le site web des Iles Chauseys quelques images de bateaux en équilibre sur les rochers à marée basse, et même si on rit du cocasse de la situation, au fond, on sait tous le drame que cela représente lorsque ça arrive.

http://www.ileschausey.com/

http://www.ileschausey.com/textes/diaporama/bateauxperches.htm


Après une deuxième nuit au mouillage, où nous quittons le Sound trop exposé et animé, pour nous échouer au calme dans l'anse de la Truelle, la météo du réveil nous laisse perplexe. Le vent s'est levé, il bruine, le courant n'est pas favorable, et les mousses sont peu motivés pour une nouvelle traversée de plusieurs heures.

Nous renonçons à l'idée d'aller à Jersey et retournons vers nos eaux familières de Saint Malo. Le vent et le courant nous porterons à vive allure jusqu'aux Hébiens , puis Saint Jacut que nous retrouvons toujours avec autant de plaisir et d'émotion.


Le vent molli en fin de parcours et nous pouvons même mettre une ligne de traine à l'eau. Notre maigre capture nous donne malgré tout un maquereau que nous transformons en de délicieuses rillettes et chacun déguste avec plaisir un apéritif festif.

Les garçons se baignent, rament, jouent sur la plage, vont chercher des coques, plongent du bateau. Le soleil réchauffe la peau et le cœur de tous et nous prolongeons cette halte estivale d'un jour puisque la marée est basse toute la journée.





Nous retrouvons aussi des compagnons de route nautique qui habitent St Jacut et nous invitent à passer une soirée en leur compagnie.

Après cette halte, nous remettons les voiles vers l'ouest avant notre dernière étape.

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