Mevagissey est une petite ville portuaire, qui a conservé son aspect typique , située à environ cinq miles (8 km) au sud de St Austell .
Le village est niché au creux d'une petite vallée qui descend vers la mer .
Les ports intérieurs et extérieurs sont essentiellement occupés des bateaux de pêche et quelques places sont réservées aux plaisanciers dans l'avant port sur des corps morts jaunes ou on s’amarre entre deux bouées, et si cela est possible, on peut se mettre à quay (le long du quay exterieur-victoria pier) après en avoir convenu avec
le maitre du port en le contactant par VHF ou téléphone.
On retrouve aux alentours les restes
d'une industrie autrefois majeur (transport de kaolin et minerais), mais aujourd'hui, le tourisme a supplanté la pêche, et l'industrie dominante de ces dernières années.
Le centre du village de Mevagissey se compose de rues étroites avec de
nombreux endroits pour manger et des boutiques destinées aux
touristes. Les quartiers extérieurs sont construits sur les pentes raides des collines environnantes et sont principalement résidentiels.
Nous nous présentons donc à l'entrée du port et après avoir fait un petit tour tout au fond et contacté le maitre du port, nous décidons de nous amarrer comme convenu entre deux corps morts tout près de l'entrée.
Puis nous explorons la ville, allons visiter le musée du modélisme, puis l’aquarium sur le quay et faisons un petit tour dans les ruelles, à notre gout, trop encombrées de touristes.
Le soir, nous dinons dans un Pub/Restaurant d'un menu de poissons, accompagnés de nos voisins de port et décidons de poursuivre notre exploration le long de la cote le lendemain matin. Un fort coup de vent est annoncé et nous envisageons de nous abriter à Fowey.
Ville établie le long de la rivière du même nom, agréable, pittoresque et typique , où Daphnée du maurier et Beatrix Potter ont élu domicile. So British country style of life....
Nous longeons la côte, en remontant vers le nord est, passons au large de St Austell avec ses quays de déchargement de minerais, puis nous entrons avec un bon vent portant dans la rivière dont l'accès ne présente aucune difficultés.
Au large, on repère facilement la grande tour rouge et blanche de 26m , Gribbin Head, à 1.25 miles au sud-ouest de l'entrée, dominant à 70m au-dessus du niveau des mers. Cannis Rock(qui sèche à 4,3 m) se situe à environ 4 encablures du sud-est de Gribbin head, (c'est à dire au Sud-Ouest de l'entrée). On prend soin de passer au large de la bouée cardinale sud à cloche marquant de ce danger. La nuit, le secteur blanc du phare de Fowey permet de rester à l'écart des dangers. Cela fait, l'entrée de la rivière se dessine nettement et nous engage à en explorer les profondeurs secrètes. Nous filons et réduisons sensiblement la voilure afin de manœuvrer parmi les bateaux. Nous restons sur nos gardes car il y a des dériveurs, des bateaux taxis qui font la navette entre les deux rives ou qui débarquent des plaisanciers, et des gros cargos chargés de minerais dont les quays sont plus en amont sur les rivages. C'est gai, animé, accueillant. sauf qu'il n'y a pas de marina, ni quays de débarquement pour les plaisanciers. Il nous faut donc soit prendre une bouée, soit mouiller dans une crique un peu à l'écart . Pas de PB! on a un biloup... On peut même s'échouer pour être au calme si le vent se lève.
En arrivant, nous remontons la rivière et passons devant les quays de débarquement avant de prendre une bouée devant Colvithick woods, le temps du déjeuner, ce qui nous permet d'apprécier la beauté du lieu et ses rivages boisés. Cela ressemble beaucoup à Helford, avec plus d'habitations .
Puis , avec la renverse, nous revenons devant Fowey après avoir regardé attentivement où débarquer en annexe, car il n'y a qu'un quay réservé au débarquement "express". En aucun cas il n'est possible de rester amarré plus de quelques instants.
Après étude de la carte et avoir fait plusieurs tours dans les zones de mouillage et d’amarrage réservée aux visiteurs, nous décidons de nous mettre à l’écart tout en restant à une distance de la ville accessible en dinghy.
Nous restons deux jours dans la rivière, mouillés bien à l’abri du vent, en amont des lignes de mouillage, dans la crique de Pont Pill, tout près du rivage. De là, nous pourrons rejoindre le bord où Anatole fait une récolte d'huitres magnifique. Nous en ouvrirons quelques unes, mais en Aout elles sont laiteuses, et malgré notre excitation, nous les remettons à l'eau. Il part aussi avec une cane à pêche, mais il manque manifestement de patience et d'expérience. Cela l'occupe cependant un bon moment.
Dans la journée nous partons explorer aussi la ville, sommes en quête de la moindre météo marine, afin de savoir si nous aurons une accalmie en perspective. C'est grâce à nos connexions web que nous obtenons avec nos portable, que nous suivons l'évolution de la dépression plusieurs fois par jour. Cela nous donne l'occasion d'explorer toutes les ruelles des alentours, et dès qu'une connexion est libre d'accès, nous en profitons. Nous déplorons , après l'avoir testé, que dans beaucoup des lieux où est affiché "free wifi", il faut consommer pour avoir accès aux codes. Mais au final, nos prévisions se confirment et le vent se calmant sensiblement, nous pourrions partir d'ici 36h environ.
De l'autre coté de Fowey, nous gravissons les pentes escarpées du petit village de Poluran dont nous avons une vue extraordinaire sur la mer d'un coté et sur la rivière de l'autre. Le coup de vent est manifeste et nous sommes régulièrement déséquilibrés par les rafales. Puis un grain arrive de la mer et nous nous abritons au poste des gardes-côte qui nous font volontiers visiter leurs installations. Il y a une forte mer au large et beaucoup de clapot dans la rivière. Nous sommes mouillés dans le dinghy en rentrant au bateau. Le bateau se transforme en étendoir.
La nuit, les nuages de dispersent et le ciel étoilé nous fait rêver. Nous dormons bien à l’abri, malgré la pluie et le vent dans le gréement.
Puis , après deux jours de patience, finalement le vent descend à un force 4-5. Nous espérons que la mer se sera calmée dans la nuit avec la renverse , et nous décidons de faire cap vers la France.
Le vent est du Nord-Ouest. Nous sommes au grand largue. Le bateau file. Un bon 6-7 nœuds établi. Et dans certains surfs, nous n'osons plus regarder derrière, mais en regardant devant, le loc nous indique parfois 9 Nds!!!! Ou là là, ça file. A plusieurs reprises, Claire se surprend à penser en silence: "good little boat" et espérer que cela ne durera pas trop longtemps. Mais à ce train d'enfer, nous allons arriver beaucoup trop tôt à Guernesey où nous avons prévu de faire escale. Bon, on verra quand ce sera le moment. Pour l'instant on se concentre sur chaque vague. Il doit bien y avoir deux à trois mètres de creux parfois.
En fin de soirée, nous croisons des voiles, de plus en plus de voiles, et au moins une 50taine. C'est les braves marin solitaires de la course du Figaro qui font leur troisième étape. Ils sont au près. Toutes voiles dehors. Le spectacle est saisissant, nous sommes admiratifs devant tant de ferveur et de volonté. Ils doivent en baver.... Et nous, nous sommes très content d'avoir croisé leur route avant la nuit, car sinon, cela nous aurait valu pas mal de sueurs froides, entourés de toutes part de ces voiliers filant bon train. Nous nous déroutons volontiers pour ne pas les gêner.
Avant que la nuit ne tombe, nous prenons un second ris pour nous assurer une nuit relativement tranquille. La manœuvre est risquée avec cette mer et ce vent. Nous préparons tout à l'avance, lofons, affalons, bordons, abattons..... Et finalement, tout se passe dans le calme. Nous reprenons notre cap et arriverons au large de Guernesey à 3h du matin. Un rapide coup d’œil sur la carte et les hauteurs d'eau, nous fait décider de poursuivre notre route. Nous passons très vite devant le phare de la Horaine, puis entrons dans la baie de St Brieuc. Au loin on voit les Héaux de Bréhat. Nous arrivons en mer connue. Encore quelques questions au petit matin pour savoir si on s’arrête à Bréaht que nous aimons tant.
Mais cette traversée express, nous a bien fatigués. Nous n'avons que très peu dormi. Nous filons vers Fréhel. Et c'est donc dans la matinée que nous arrivons à St Cast, au MOTEUR! car le vent a soudain mollit à nous en faire pester.
Allez, pour le moment c'est : DODO. On se lèvera vers midi.
Et puis viens le temps du retour vers Saint Malo après 16 jours en mer.